La région des savanes vit une situation inhabituelle depuis plusieurs mois. En plus de la menace sécuritaire, les perturbations quasi quotidiennes que connaissent les réseaux de télécommunication et les coupures intempestives du courant électrique empoisonnent le quotidien des populations. Entre complaintes, colère et indignation, ces derniers continuent de porter leur croix.
Depuis plusieurs mois déjà, la fourniture du courant électrique dans les savanes a du plomb dans l'aile et perturbe sérieusement les activités économiques. Les coupures d’électricité sont tellement fréquentes au point de devenir une norme , car les populations exaspérées ont fini par s'accoutumer.
Pour certains internautes, maintenir les populations dans cette situation figureraient désormais dans les cahiers de charge de la Compagnie d'Energie Électrique du Togo (CEET). Et pourtant, la vie de la compagnie dépend de la consommation des clients et pour rien au monde, cette société ne scierait la branche sur laquelle elle est assise.
Pour Monsieur Apotêvi Zékpa, Directeur Régional Savanes de la CEET, la société elle même est victime de la situation. " Les coupures intempestives endommagent nos équipements de distribution qui prolongent parfois la durée des coupures d’électricité dans certaines localités. Nous dépendons en grande partie des fournisseurs étrangers (Ghana et Nigéria) en matière d’importation d'énergie électrique. Et pour l'instant nous n'avons pas d'autres choix que de subir en fondant tous nos espoirs sur le Projet KAMADAMA (KAra -Mango-Dapaong-MAndouri) de la Communauté Electrique du Bénin (CEB) en cours de réalisation. D'ici mars 2023, la situation trouvera une solution" explique t-il.
D'après le Directeur, les coupures d’électricité provoquent parfois des pannes au niveau des installations de la CEET et lorsque ces cas se produisent, le rétablissement de l'électricité peut parfois trainer à cause du temps mis pour la réparation ou le changement de l’équipement endommagé.
Pendant la coupure d’électricité, la CEET alimente une partie de la clientèle à l'aide de ses groupes électrogènes qui ne peuvent pas prendre toute la charge des clients. Il faut noter que le fournisseur du Ghana qui alimente la grande partie du Nord Togo en énergie électrique vend également l'énergie électrique au Burkina Faso et lorsqu’il y a des perturbations sur le réseau de distribution du Ghana ou du Burkina Faso, les protections se déclenchent et provoquent une coupure générale.
Le projet KAMADAMA en cours de réalisation va résoudre à terme le problème de coupure d’électricité récurrente de la région. " La CEET a des dettes auprès de ses fournisseurs et pour les payer, il faut que les clients consomment beaucoup et ceci passe par la fourniture régulière de l'électricité. Ce n'est pas de gaieté de cœur que nous vivons ces moments de coupures d'électricité", a-t-il ajouté.
Pour alerter les populations sur d'éventuelles perturbations, des communiqués passeront dès la semaine prochaine sur les médias. En attendant, il est vivement recommandé aux clients que les appareils soient débranchés et ne soient remis en service qu’après le retour de l’électricité.
Pour rappel, le projet KAMADAMA lancé en décembre 2020 vise la construction d'une ligne de 161 KV reliant Kara, Mango, Dapaong, Mandouri. D'une longueur de 310 km, le projet vise le bouclage du nord Togo pour le renforcement de cette zone en énergie électrique à partir du réseau interconnecté géré par la Communauté Électrique du Bénin (CEB).
Robert Douti
Laabali.com
