Deux questions pour Hamadou Oury Baldé, Président de l’union des ressortissants de la CEDEAO, en lien avec les stigmatisations de la communuaté peule dans l’espace CEDEAO.
« Au Togo l’approche de l’Etat est acceptable. Quand il y a un suspect, on l ‘arrête, au bout d’un moment, s’il est innocent , on arrive à libérer certains, voire beaucoup», a-t-il confié à Laabali.com alors que le 4e congrès mondial du Pulaaku ouvert le 15 , s’achève à Ouagadougou ce 17 Septembre 2022. Voir l’intégralité dans l’interview vidéo sur la chaîne Youtube Laabali
Laabali.com: Quel est votre regard sur l’extrémisme violent et les communautés, notamment la communauté peule?
Hamadou Oury Baldé: (...)Au sahel et dans l’espace CEDEAO, beaucoup de personnes disent que c’est la religion qui à la base du terrorisme . Mais le grand facteur qui amène à l’Instabilité, c’est la pauvreté. On doit occuper les jeunes là qui vont dans ces groupes, il leur faut une source de revenue. Il faut leur persuader que l’avenir est dans la république(...).
Dans extrémisme violent, il y a toutes les communautés. La communauté la plus vulnérable dans l’espace CEDEAO, c’est la communauté Peule. Étant moins instruite , trop nomade, 70°/° n’ayant aucune éducation de base, pour les endoctriner, c’est très faciles.
De l’autre coté, les populations qui devraient les aider à rentrer dans les rangs les rejettent avec leurs ignorances , ce qui fait que ça aggrave le cas dans certains pays.
Pour le moment, les pays comme le Togo et le Bénin, l’approche de l’Etat est acceptable. Quand il y a un suspect, on l’arrete, on fait les enquêtes, souvent les enquêtes durent , la personne est en vie, les personnes lui rendent visite, au bout d’un moment, s’il est innocent , on arrive à libérer certains, voire beaucoup.
Laabali.com: Que faire alors?
Hamadou Ouri Baldé: La question de extrémisme et les communauté est très sérieuse. Si on ne prend pas garde, ça va envenimer les situations. Tout peulh n’est pas terroriste, tout terroriste n’est pas peulh.
Par exemple, c’est commencé avec les autres groupes ethniques comme les arabes, les touaregs, mais on ne prend pas tous les arabes comme terroristes ni tous les touaregs.
On prend l’individu par ces actes, on le juge par ces actes et on le condamne par ces actes. Si, on a cette approche là, ça va contribuer à l’apaisement dans le sahel et la CEDEAO. On n’est des frères et sœurs, on vit ensemble depuis des millénaires. Mais depuis, cinq et six ans avec la crise libyenne qu’on a ce phénomène. Mais on doit se poser la question, à qui profite le crime?
Propos recueillis par
Edouard Kamboissoa Samboé
Labaali.com