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Culture

Musique: " L'artiste est la voix des sans voix", Ibrahim Koanda, artiste chanteur

by samboe - 2022-09-12 15:12:48 198 vues

Le Togo regorge d'une pléthore de talents dans le domaine de la musique. Ils sont très nombreux dans l'ombre,  ces jeunes qui rêvent d'une belle carrière musicale. Laabali.com a rencontré pour vous l'un d'entre eux .  TALATE Alassane Ibrahim alias Ibrahim Koanda, auteur compositeur et interprète , de passage à Dapaong, il est revenu apporter sa pierre pour l'édification de la paix ,de la sécurité et le renforcement de la cohésion sociale.

 

Laabali.com: Les Koanda étaient jadis reconnus célèbres tisserands, dîtes -moi, comment êtes vous arrivé à la musique ?

 

 

Ibrahim Koanda: (rires). Pour être tisserand il faut  avoir le sens de la créativité, un tisserand, c'est un artiste. J'ai donc hérité l'art de façon générale de mes deux parents car ma mère était une conteuse, vocaliste traditionnelle . Voilà comment je suis arrivé à la musique.

 

 

Quel regard portez-vous sur la musique dans la région des savanes ?

 

 La région des savanes regorge de beaucoup de talent dans le domaine de la musique. Nous assistons presque quotiennement à la sortie de nouveaux sons. Ceci ne surprend pas car depuis la nuit des temps, notre région a toujours eu des grands noms sur le plan musical.

 

 Laabali.com:Selon vous est-ce que tout artiste de la chanson est-il musicien ?

 

 Ma réponse est sans ambage non! Un artiste de la chanson c'est quelqu'un qui chante, qui compose peu-être mais il peut ne pas avoir l'oreille musicale.Il aura toujours bésoin d' un arrangeur, il fera recours à des instrumentistes. Par contre un artiste musicien en plus de savoir chanter sait jouer au moins à un instrument de musique .


La région des savanes est en proie aux terrorisme, quelle peuvent être l'apport des artistes musiciens dans la lutte contre ce fléau ?

 

 L'artiste est la voix des sans voix.  Et il n' y a pas mieux que nous pour porter haut l'appel des victimes à l'aide auprès de l'autorité pour qu'il vienne à notre secours. Il est temps pour les artistes que nous sommes d'unir nos voix afin de toucher les coeurs et appeler les populations à ne pas céder à la panique .

 

 La région des savanes est une région culturellement morte en dépit des talents qu'elle regorge. Qu'est ce qui plombe  la réussite des activités culturelles ici?

 

Dans le domaine de la musique, je crois qu'il y'a un grand travail qui se fait déjà en amont. Chaque jour que Dieu fait, nos artistes créent des oeuvres, ce qui manque, c'est l'accompagnement. Il faut un véritable accompagnement dans le domaine culturel de façon générale dans la région des savanes. Ce n'est pas seulement dans la musique mais c'est dans l'art de façon générale. Je crois que c'est ce qui entrave le développement de la culture dans notre région. Il faut offrir des scènes aux artistes, ils en ont besoin car sans scène, l'artiste meurt.  Il faut organiser des festivals, des spectacles pour donner vie aux artistes.

 

Il y'a quelques jours un nouveau bureau de la fédération des acteurs culturels des savanes a été mis sur pied. Quelles sont vos attentes ?

 

Je leur adresse mes vives félicitations. Que Dieu les assiste afin que ce nouveau bureau réussissent à unir les artistes car nous ne  pouvons pas réussir dans la discorde et les dissensions. Nous prions les mânes de nos ancêtre  et toutes les bonnes volontés d' aider ce nouveau bureau dans sa mission.

 

Vous chantez souvent en Mooré votre langue maternelle, dîtes-moi pourquoi ce choix et quelles sont sources d'inspiration?

 

 (rires). Je suis métisse. Mon père est Yanga communément appelé Mooré et ma mère est Gourmantché . Je chante aussi bien en Mooré qu'en Gourmantché.Depuis le bas âge, j'aimais écouter la musique traditionnelle et c'est de là qu'est née en moi la passion de chanter d'abord dans ma langue maternelle.

 

Alors,Mamo Lagbéma, ça vous dit quelque chose ?

 

 Mamo est un monument de la musique Togolaise, c'est une véritable icône. Je peux vous affirmer qu'il est l'une de mes principales sources d'inspirations. Il avait un style assez particulier de l'Afro-funk, ce qui n'est pas reservé à tout le monde .

Votre mot de fin.....

 

Mon mot de fin est un appel à l'endroit de nos ainés originaires de la savane,  des autorités et de tous ceux qui aiment cette très belle région de porter un regard assez particulier sur l'art et la culture car c'est  le seul bien que personne ne peut nous arracher.

 

 

Interviewé réalisé par Robert Douti

Laabali.com